Auteur: Le Monde Journalistes
Mis a jour: le 29/ 11/ 2016
« Face à la catastrophe humanitaire à Alep », en Syrie, où plus de 250 000 civils sont pris au piège, Jean-Marc Ayrault a demandé, mardi 29 novembre, la réunion immédiate du Conseil de sécurité de l’Organisation des nations unies (ONU) afin « d’examiner la situation de cette ville martyre et les moyens d’apporter secours à sa population ».
« Plus que jamais, il y a urgence à mettre en œuvre une cessation des hostilités et à permettre un accès sans entrave de l’aide humanitaire », écrit le chef de la diplomatie française dans un communiqué. Ces déclaration interviennent alors que l’armée de Bachar Al-Assad et les milices qui le soutiennent se sont emparées de plus de 30 % du territoire rebelle ces trois derniers jours dans la deuxième ville du pays, principal enjeu du conflit qui a fait plus de 300 000 morts en plus de cinq ans.
Des consultations sur la Syrie étaient prévues mardi au Conseil de sécurité de l’ONU. Interrogé, le Quai d’Orsay n’a pas précisé s’il s’agissait de la même réunion.
Une situation « alarmante et effrayante »
A Genève, Stephen O’Brien, secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et coordonnateur des secours d’urgence de l’ONU, a déclaré que près de 16 000 civils avaient fui Alep-Est « au cours des derniers jours », évoquant une situation « alarmante et effrayante ». « L’intensification des combats au sol et les bombardements aériens aveugles au cours des derniers jours auraient tué et blessé des dizaines de civils » alors que plus aucun hôpital ne fonctionne et que « les stocks alimentaires sont pratiquement épuisés », a-t-il déploré. Des milliers de civils ont été forcés de fuir vers d’autres parties de la ville.
« Parallèlement, a ajouté M. O’Brien, les bombardements aveugles de zones habitées par les populations civiles (…) se poursuivent sur Alep-Ouest [contrôlée par les forces gouvernementales], tuant et blessant des civils, et déplaçant plus de 20 000 personnes ces dernières semaines. »
En Russie, le principal allié de Damas, le porte-parole du ministère de la défense, le général Igor Konachenkov, a critiqué la « cécité » des Occidentaux « dès qu’il s’agit d’évaluer la situation réelle à Alep ». Les opérations de l’armée « ont permis ces dernières 24 heures de changer radicalement la situation », s’est-il félicité.
Les troupes de Bachar Al-Assad se sont emparées en totalité lundi du nord-est d’Alep, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Après avoir mis en échec plusieurs offensives du régime pendant un an, les rebelles sont cette fois submergés par la vaste opération terrestre et aérienne déclenchée le 15 novembre par l’armée, avec le soutien de combattants étrangers aguerris